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L'Égypte musulmane
Les mamelouks
1. Les mamelouks
Les mamelouks est un mot arabe qui signifie possédé, le pluriel est
mamalik. Ce sont les membres d'une milice formée d'esclaves d'origine chrétienne,
affranchis au service de différents souverains musulmans.
Les mamelouks pouvaient avoir accès aux plus hautes fonctions et à des classes dirigeantes. À de nombreuses reprises, ils ont renversé des sultans en place, et occupé le pouvoir par eux-mêmes.
Le terme est d'abord employé pour qualifier les soldats recrutés par le calife Al-Mutasim , fils de Haroun ar-Rachid, né en 794; succède à son frère Al-Mamoun et mort en 842.
Le Caucase est une région d'Eurasie constituée de montagnes qui s'allongent sur 1 200 km.
C'est toute la région entre la mer Noire et la mer Caspienne .
Les premiers mamelouks se sont formées, au IXe siècle. la garde des califes abbassides à Bagdad. Ils sont recrutés parmi les captifs non musulmans en provenance du Turkestan, du Caucase (Circassie, Géorgie, etc.), d'Europe orientale (Slaves orientaux) ou de Russie méridionale (plaines du Kipchak). Certains mamelouks parviennent à des positions importantes de commandement. Ils sont ensuite au service de la dynastie ayyoubide .
La carrière du futur Mamelouk est bien tracée. IL reçoit une éducation religieuse musulmane et une formation militaire. Arrivé à l'âge adulte, le sultanat ou l'émir l'affranchit et lui fournit un équipement et une solde. Chaque Mamelouk, est lié à sa maison, c'est-à-dire à son chef et aux Mamelouks qui ont été formés en même temps que lui.
2. Les mamelouks en Égypte
En Égypte, ils sont issus de la garde servile du sultan ayyoubide qu'ils renversent en 1250 à l'occasion de la septième croisade. Al-Malik al-Muazzam Touran Shah fut le dernier sultan ayyubide effectif d’Égypte (1249-1250), fils de Malik al-Salih Ayyoub.
La dynastie des Mamelouks se divise en deux lignées, les Bahrites (1250-1382) et les Burjites (1382-1517).
• Les Bahrites ou Baharites sont la première dynastie des Mamelouks
qui ont régné en Égypte de 1250 à 1382. Ces mamelouks étaient dans le principe de jeunes Turcs Kiptchaks qui avaient été vendus comme esclaves à des marchands égyptiens. Le sultan As-Sâlih Ayyûb, de la dynastie des Ayyoubides, les racheta de ces marchands au nombre de mille, et les fit instruire au métier des armes.
Leurs casernes au Caire étaient sur l'île de Roda. Ces Mamelouks censés protéger les sultans ayyoubides vont être à l'origine de la chute de la dynastie en 1250.
• Les sultans mamelouks burjites forment la deuxième dynastie de Mamelouks ayant régné en Égypte de 1382 à 1517. On les désigne parfois sous le nom de Mamelouks de la tour parce qu’ils avaient choisi comme résidence une citadelle à l'est du Caire. On les appelle aussi Mamelouks circassiens ou Mamelouks tcherkesses à cause de leurs origines : ce sont des esclaves pris en Circassie, une région du Caucase où vivaient les Tcherkesses. Ils succèdent aux mamelouks bahrites.
Les 49 sultans de la dynastie mameloukse règnent sur l'État islamique qui s'étend sur l'Égypte, la Syrie et la péninsule Arabique de 1250 jusqu’à la prise du pouvoir par les Ottomans sous le règne du sultan Sélim Ier en 1517.
Après la conquête ottomane, les mamelouks conservent un rôle important en Égypte, jusqu'au massacre de leurs chefs par Méhémet Ali en 1811.
Les Mamelouks de Bagdad proclament leur indépendance au XVIIIeme siècle, et la conservent jusqu'en 1830.
3. Les mamelouks turcs: Les Janissaires
Le système mamelouk est reconduit par les turcs dès le
dédut du XIVeme siècle. Dans l'Empire ottoman, les Janissaires formaient un ordre militaire composé d'esclaves d'origine chrétienne et constituant l'élite de l'infanterie de l'armée ottomane.
À partir du XIVemesiècle, les Turcs prélèvent ainsi régulièrement en pays conquis de jeunes enfants chrétiens âgés de 10 à 15 ans. Chaque année, c'est entre 2000 et 12000 de ces enfants sont donc enlevés et acheminés à Istanbul où ils commencent leur noviciat qui les transforme en Turcs, musulmans, et experts de la guerre.
Le statut des janissaires leur permet de former une élite respectée et redoutée de tous.
Un grand nombre de visirs étaient des janissaires. Un vizir désigne un fonctionnaire de haut rang, ayant un rôle de conseiller ou de ministre.
Vers la fin du XVIeme iècle, le recrutement des janissaires commence à s'effectuer parmi les Turcs et le statut de janissaire évolue. Désormais ils sont autorisés à exercer un métier, à se marier et à avoir des enfants qui sont appelés Kouloughlis «fils d'esclave».
Ils deviennent alors une troupe de plus en plus indisciplinée, qui n'hésite pas à se révolter contre le Sultan. En 1817, alors que la ville était sous l'autorité des Ottomans, une violente mutinerie éclata à Alger dans toutes les casernes des Janissaires au sujet des couloughlis. Le Dey d'Alger les massacra afin de réaffirmer l'ordre.
Au xixe siècle, les révoltes des janissaires se font plus nombreuses. Cette situation conduit le sultan Mahmoud II à s'en débarrasser définitivement. Le 16 juin 1826, il donne le signal. Sur un effectif de 140 000 hommes, 20 000 seront bannis, les autres sont massacrés ou exécutés.
Mahmoud II (juillet 1784 - juillet 1839) fut sultan de l'Empire ottoman, du 28 juillet 1808 au 1er juillet 1839. Il fit massacrer ainsi l'ordre des janissaires en 1826, et créa une nouvelle armée sur le modèle européen. Malgré certains succès, il ne put empêcher l'indépendance de la Grèce en 1830, et l'indépendance de fait de l'Égypte de Méhémet-Ali.
4. La génération des Janissaires: Les kouloughlis
Les janissaires furent présents en Algérie où, par mariage avec des femmes algériennes, ils donnèrent naissance à la communauté des Kouloughlis (fils d'esclave). Alger est alors un État vassal de l'empire Ottoman.
Les kouloughlis sont un groupe social qui existait dans les pays d'Afrique du Nord sous la domination de l'Empire ottoman : les régences d'Alger, de Tunis et de Tripoli. Il s'agit des personnes issues de mariages entre des Turcs, souvent des janissaires, et des femmes autochtones.
En 1621, le nombre des Kouloughlis d'Alger est estimé à 5000, contre 10000 Turcs.
La régence d'Alger, créée par le Turc Khayr ad-Din Barberousse vers 1520. Il vient ensuite la domination ottomane et jusqu'en 1830.
À partir de la fin du XVIeme siècle, il existe un conflit latent entre les Kouloughlis L'Odjak, qui est la milice des janissaires. Le conflit éclate en 1629, mais il finit par une répression contre les kouloughlis, qui débouche sur leur expulsion de la ville d'Alger.
La plupart des expulsés rejoignent la Kabylie.
Certains des kouloughlis forment la tribu des Zouathna, installée sur les bords de l'Oued Zitoun, d'autres rejoignirent les environs de Zemmorah, d'autres encore le royaume de Koukou,
un village de la commune d'Aït Yahia dans la wilaya de Tizi-Ouzou, en Kabylie.
Une lutte ouverte se prolonge une quinzaine d'années entre l'Odjak et les forces coalisées des Kabyles et des Kouloughlis. Une trêve s'instaure. En 1650, nombre d'entre eux étaient exilés.
En 1674, les kouloughlis recouvrent le droit d'être inscrits dans la milice, mais leurs fils restent exclus. En 1693, le Dey Chaban proclame leurs droits à égalité avec ceux des Turcs, mais
ça ne fut jamais appliqué. Néanmoins il en résulte une relative libéralisation de l'accès des Kouloughlis aux emplois, liée à l'affaiblissement de l'Odjak sous le régime des Deys.
Dès le XVIIIe siècle, l'éviction des Kouloughlis des postes clef s'accompagne d'une politique de restriction des naissances. Le célibat est imposé de façon plus stricte aux membres de l'Odjak. Cette politique réduit le nombre des Kouloughlis, d'autant que l'éviction des kouloughlis de seconde génération empêche toute croissance interne. On ne dénombre en 1830 que 15000 Kouloughlis.
En compensation de leur perte d'influence au centre du pouvoir, l'influence ouloughli est plus grande sur les beyliks. On trouve de fortes populations Kouloughlis dans Tlemcen, Médéa, Mascara, Mostaganem, Mazagran-Arzew, Miliana, Constantine, Bouna, Biskra, etc. Ils étaient recrutés pour les postes administratifs et militaires des beyliks, et fournirent de nombreux Beys.
Un bey est un titre turc de haut fonctionnaire. Le beylik le territoire sur lequel s'exerce le pouvoir du bey. Un dey désigne le chef de la régence ou province de l'Algérie turque (1671-1830). Les trois beys d'Oran, de Médéa et de Constantine
sont sous les ordres du dey.
Leur domination à ces postes fut effective dans la première moitié du xviiie siècle, avec un coup d'arrêt de 1748 à 1780, pour reprendre enfin de plus belle dans les dernières années de la Régence: l'exemple le plus frappant en fut le Kouloughli Hadj Ahmed, bey de Constantine, violemment anti-turc, qui maintint jusqu'en 1837 la souveraineté théorique du Sultan de Constantinople sur le beylik de l'est.
À Tlemcen, les kouloughlis formaient la majorité de la population, avaient leur propre assemblée, et percevaient l'impôt de zones délimitées qui constituaient leur état personnel.
Les dernières actions des kouloughlis furent l'appui apporté au Dey Ali Khodja dans l'écrasement de la milice des 1500 janissaires en 1817, puis sa participation contre les Français du corps des 5000 Kouloughlis sous les ordres d'Ibrahim Aga à Staoueli le 19 juin 1830,
pendant la période de la conquête française.
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